Achille Concarneau

Achille Concarneau Avant-hier, je suis sorti dans le jardin de notre maison du boulevard Sylvain Dupuis : je suis supporter du Sporting depuis qu’un 6 décembre, ma bobonne m’a offert un équipement complet de joueur. Bien sûr, on peut suivre la seconde mi-temps des matchs à la radio, commentés par Luc Varenne… Mais dans le jardin, on entend les goals des premières 45 minutes !
Reconnaissons-le, c’est parfois un peu embêtant, notamment quand les Mauve et Blanc jouent pendant que Rik Van Looy est occupé à remporter Paris-Roubaix. Car figure-toi qu’on capte la télévision française ici, grâce à l’émetteur de Lille – vaille que vaille mais bon, tout ce qu’on peut distinguer parmi la neige monochrome de ces merveilles cathodiques est magique, tu ne trouves pas ?

Je ne parlerai pas trop d’hier, ni de ce moment où, avec l’équipe de rugby d’Anderlecht, on a fêté la première Coupe d’Europe du Sporting au cœur d’un bloc de supporters de West Ham : la nostalgie n’étant même plus ce qu’elle était, le passé me fait sourire sans me passionner.
Du software, des articles à propos du Sporting, d’autres pour le compte du Sporting… Quelques bouquins aussi : j’ai passé la majeure partie de ma vie à écrire. Le reste du temps, je l’ai consacré à crier en tribune et (surtout) à rire – de toutes les façons possibles et imaginables.
Aujourd’hui je suis retraité, heureux père de quatre enfants au sourire enchanteur et à mon grand étonnement, bompa un peu maladroit de leur propre progéniture. Mes cheveux ont poussé. Ils ont changé de couleur aussi, cependant que mes oreilles se normalisaient. Les mauvaises langues prétendent qu’il est déjà trop tard pour que je meure jeune. Et pourtant, c’est bien ce que je compte faire, le plus tard possible. Vieillir ? Non merci, il n’y a rien d’amusant dans ce concept.

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